La Suisse dans la constellation européenne du gaz

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Un consortium helvético-norvégien est en lice pour construire un gazoduc reliant la Turquie à l’Europe. L’envers du décor montre les intérêts croisés entre les producteurs suisses et la politique énergétique de la Confédération.

 

Federico Franchini 12 avril 2013

L’enjeu est colossal. C’est une affaire de plusieurs milliards de francs mais aussi d’importance stratégique: garantir la diversification de l’approvisionnement en gaz de l’Europe. Qui remportera l’appel d’offre pour construire le gazoduc qui, à partir du 2018, acheminera vers le Vieux Continent l’or gris en provenance du gisement de Shah Deniz, en Azerbaïdjan? C’est une question à 30 milliards de mètres cubes de gaz par an, une manne énergétique qui réduirait massivement la dépendance de la Russie, qui tient la haute main sur le robinet qui inonde l’Europe.
L’acheminement du gaz sera d’abord pris en charge par le gazoduc Trans Anatolian Pipeline (TANAP), qui sera réalisé avant 2017 par l’entreprise azérie Socar. Cette première liaison reliera la mer Caspienne aux frontières occidentales de la Turquie. Depuis là, un deuxième pipeline poursuivra sa course jusqu’en Europe. Mais la route pour y parvenir reste encore à tracer. À l’heure actuelle, deux consortiums sont en lice1. D’un côté, le géant Nabucco, composé de quatre sociétés européennes et d’une société turque2, un projet soutenu politiquement et financièrement par l’Union européenne (UE). Ce gazoduc aboutirait à Baumgarten, en Autriche, après avoir traversé la Bulgarie, la Roumanie et la Hongrie.

L’autre projet dans les starting-blocks est le Trans Adriatic Pipeline (TAP), parrainé par le groupe helvétique Axpo et la compagnie norvégienne Statoil3. Ce pipeline acheminerait le gaz jusqu’à San Foca, dans les Pouilles, après un parcours à travers la Grèce, l’Albanie et la mer Adriatique. Ce projet est porté par la Suisse et la Norvège, ainsi que par les trois pays méditerranéens concernés. L’heure de vérité pourrait bientôt sonner, la décision devant en principe tomber avant le mois de juin prochain. Mais le consortium gérant le gisement de Shah Deniz4 a déjà fait savoir qu’il prendra le temps nécessaire pour évaluer lequel des deux projets concurrents est le plus avantageux. Les deux adversaires entrent dans la phase finale d’un parcours qui a duré une bonne dizaine d’années. Chacun est en train de déplacer ses pions sur l’échiquier d’une partie de plus en plus frénétique, en graissant les nécessaires rouages politiques et économiques. Le 10 janvier dernier, Nabucco a offert aux sociétés qui gèrent Shah Deniz une participation de 50% dans son capital. La réponse de TAP n’a pas tardé. Le 22 janvier, le consortium helvético-norvégien a avancé la même offre: 50% de son capital aux entités gérant le gisement azéri. Considéré comme le projet le plus direct et le plus raisonnable, le TAP a fait la course en tête l’année dernière.

 
© Keystone / AP photo / Petar Petrov / Archives

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Le 4 mars dernier, Nabucco semblait avoir rattrapé le retard en annonçant la signature d’un mémorandum d’entente avec le consortium qui gère le gazoduc TANAP (qui garantirait le transport du gaz jusqu’à la frontière occidentale de la Turquie). Un accord qui ne perturbe pas Michael Hoffmann, directeur des relations extérieures du consortium helvético-norvégien: «Nous ne sommes pas touchés par ces évolutions. En novembre, TAP a été le premier à signer un accord similaire avec TANAP.» Il ne reste qu’à attendre le prochain coup, dans une partie dont l’issue reste de plus en plus incertaine. De nouveaux rebondissements ne sont pas à exclure.

La diversification de l’approvisionnement en gaz est considérée comme une priorité de la politique énergétique européenne. Avec les avantages économiques (avec notamment la diminution du prix du gaz), le nouvel axe gazier constituerait la réponse de l’Europe à la Russie, qui n’hésite pas à utiliser ses ressources gazières comme une arme géostratégique. Au commissaire européen de l’énergie, Günther Oettinger, quelques mots suffisent pour expliquer l’enjeu de la manœuvre: «Sans sécurité énergétique, il n’y a pas de sécurité nationale.»

L’UE, qui importe le 34% de son gaz de la Russie, n’oublie pas les crises de 2006 et 2009, lorsque, pour punir les sympathies pro-européennes de l’Ukraine, la Russie coupa ses livraisons de gaz. En quelques heures, de nombreux pays européens ont été frappés par une diminution drastique des importations. Les pays de l’Europe de l’Est grelottaient littéralement sous le diktat russe. Mais la crise a eu également ses répercussions en France, en Allemagne et en Italie. Sous le contrôle du Kremlin, Gazprom incarne la domination russe sur le marché de l’énergie, notamment par son monopole sur les pipeline reliant l’Asie centrale, la Russie et l’Europe. Tout le gaz provenant de l’Ouzbékistan, du Turkménistan ou du Kazakhstan, et destiné au marché européen, transite par des gazoducs appartenant à Gazprom, garantissant à Moscou un poids géopolitique démesuré. Insatiable, la Russie est en train de réaliser de nouvelles infrastructures pour augmenter la dépendance de l’Europe vis-à-vis de ses sources en gaz.

Reliant la Russie à l’Allemagne en coupant par la Baltique, le gazoduc Nordstream a à cet effet été mis en service en novembre 2011. En snobant la Pologne et les pays baltes, cette liaison a créé des tensions au sein de l’UE. La France et l’Allemagne5 ont agi en cavaliers seuls, en soutenant ce gazoduc en échange de provisions directes. Cela malgré l’opposition de la Commission européenne. En septembre dernier, Bruxelles a ouvert une procédure visant Gazprom, qu’elle soupçonne d’«entrave à la concurrence sur les marchés du gaz en Europe centrale et orientale»6. Pour le consultant indépendant Matteo Cazzulani, la stratégie est claire: «Gazprom veut diviser l’Europe et garder son leadership gazier.» C’est pourquoi, selon cet expert, la Russie développe à marche forcée le projet de gazoduc Southstream7 qui vise à transporter, via la mer Noire, des milliards de mètres cubes de gaz russe en Autriche et en Italie. Lancé au milieu des années 2000, pour tuer dans l’œuf le concurrent Nabucco promu par la Commission de Bruxelles, le gazoduc Southstream s’est pourtant assuré dusoutien des géants francais (EDF), italien (ENI) et allemand (BASF).

 
© Keystone / /EPA / Wintershall / Archives

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Né en 2003 par la volonté d’Elektrizitäts-Gesellschaft Laufenburg AG (EGL), une filiale d’Axpo active surtout dans le trading d’électricité et du gaz, le projet helvético-norvégien s’invite dans la guerre homérique des pipeline. Après une étude de faisabilité favorable, la compagnie d’état norvégienne Statoil fait en 2008 son entrée dans le projet. Les deux sociétés créaient ainsi le consortium TAP AG, basé à Zoug8, auquel l’entreprise allemand E.ON se joindra en 2010. La première fois que l’opinion publique helvétique a pris connaissance de ce projet a été en mars 2008. On se souvient des images de Micheline Calmy-Rey, souriante et voilée, lors d’une rencontre avec le président iranien Ahmadinejad à Téhéran. Le port du voile qui couvrait la tête de la conseillère fédérale a fait l’objet de critiques sévères en Suisse. Mais ce n’est pas ce fameux tissu qui fait sursauter les diplomaties occidentales. Les états-Unis sont indignés par le contrat milliardaire signé par la société suisse EGL et la compagnie étatique iranienne NIGEC. L’accord prévoyait le transport de 5,5 milliards de mètres cubes de gaz par an, pour une durée de vingt-cinq ans. Ce n’était pas un mystère que ce contrat avait officiellement reçu le soutien du Conseil fédéral.
Le communiqué de presse du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) indiquait en ces termes les motifs: «La Suisse a un intérêt stratégique à diversifier ses voies d’approvisionnement en gaz. Du point de vue économique également, il est dans son intérêt de soutenir les entreprises suisses dans un secteur stratégiquement aussi crucial que celui de l’énergie.» Pour la première fois, la Confédération évoquait la construction du gazoduc: «Il est prévu que du gaz naturel iranien et du gaz naturel azerbaïdjanais alimentent un jour un gazoduc reliant la Grèce à l’Italie via l’Albanie […].» Le voyage à Téhéran de Micheline Calmy-Rey et la supervision officielle de la Confédération à la signature du contrat gazier fut le point culminant d’une crise diplomatique majeure entre les états-Unis et la Suisse. Des câbles de Wikileaks ont prouvé que Washington a vertement critiqué l’accord irano-suisse et exercé d’énormes pressions pour que celui-ci ne soit pas signé.

La Suisse a d’abord résisté. Fin 2009, dans son rapport annuel sur la politique extérieure, le Conseil fédéral défendait un contrat «conforme au droit international», en évoquant l’objectif «d’approvisionner durablement ce gazoduc» 9. Mais, en 2010, c’est le coup de théâtre. Le 15 septembre, TAP communique que l’éventuel futur gazoduc ne transporterait pas le gaz iranien. Un mois plus tard, EGL annonçait la suspension du contrat. En janvier 2011, le Conseil fédéral, qui s’était démarqué de la position intransigeante des états-Unis et de l’UE à l’égard de l’Iran (à cause de la crise de l’uranium enrichi), décidera, lui aussi, de renforcer les sanctions économiques contre Téhéran. Après avoir abandonné la piste iranienne, voilà que la Confédération se tourne vers l’Azerbaïdjan, ce petit état autocratique de l’Asie centrale qui est désormais devenu l’un des piliers de la politique énergétique extérieure de la Suisse10. Ces dernières années, les autorités ont tissé d’importantes relations diplomatiques et énergétiques avec ce pays que la Suisse représente au sein du groupe surnommé Helvetistan, lors des procédures de vote au Fonds monétaire international (FMI).
En novembre 2011, accompagnée par Hans Schulz, directeur général d’EGL, Doris Leuthard a été le troisième conseiller fédéral à visiter Bakou en un peu plus d’une année. L’un des objectifs cette visite était de manifester le soutien suisse à la réalisation du TAP (11). Trois mois auparavant, la conseillère fédérale chargée de l’énergie était en Turquie, pays stratégique avec lequel il fallait négocier un accord de transit pour le gaz. Enfin, au mois de janvier dernier, Walter Steinmann, directeur de l’Office fédérale de l’énergie (OFEN) a effectué une visite officielle à Bakou. Pour l’occasion, le Conseil fédéral a conféré à Steinmann le titre de Secrétaire d’État. Michael Hoffmann, représentant de TAP, souligne l’importance de ce geste: «Le gouvernement suisse a toujours fourni un fort soutien au projet TAP. Ce soutien a été crucial pour le succès de notre projet. L’inclusion du TAP dans l’agenda prioritaire du Conseil fédéral a permis de faire augmenter l’importance du projet parmi les autres principaux partenaires politiques impliqués

En 2007, la conseillère nationale puis aux États Christine Egerszegi (du Parti démocrate-chrétien, PDC) crée le groupe parlementaire Suisse-Azerbaïdjan, qui demeurera inactif, comme le révèle la TagesWoche12, jusqu’à ce que l’ambassade azérie en Suisse fasse pression pour qu’il relance ses activités. Le groupe, qui se veut informel, se bornant officiellement à développer l’amitié entre les deux pays, est suivi de près par les milieux énergétiques, en particulier par les promoteurs du TAP. Un document publié sur le site du Service du parlement fédéral montre que le secrétariat du groupe est directement géré par Axpo, via sa filiale de Baden13.

 
© Keystone / EPA / Sergey Dolzhenko / Archives

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Lorsqu’il fallait défendre l’accord avec Téhéran, le Conseil fédéral soutenait que celui-ci profitait aux intérêts stratégiques de la Suisse, avec l’argument habituel de la nécessaire diversification de son approvisionnement gazier. A l’époque, les spécialistes du secteur de l’énergie exprimaient déjà leur scepticisme: on ne voyait pas l’intérêt d’acheter du gaz qui, dans les faits, ne parviendrait jamais en Suisse.

Selon des experts, face aux nouveaux besoins induits par la sortie du nucléaire, l’investissement en Azerbaïdjan n’apporterait non plus aucun progrès. Pour Ruedi Rohrbach, directeur de Swissgas, organisation qui achète du gaz naturel pour le compte de quatre sociétés régionales de distribution, il n’y a pas de besoin immédiat de se procurer du gaz depuis l’Azerbaïdjan: «Les provisions suisses se basent sur un mix très fiable et sur une bonne diversification (deux tiers du gaz provenant par exemple de l’UE ou de la Norvège: ndlr). Ces sources nous permettent de disposer d’une quantité suffisante, même en considérant la construction d’éventuelles futures centrales à gaz sur le territoire helvétique.»

A la différence de nombre de pays européens, la Suisse échappe à la stratégie agressive de Gazprom. Car la Confédération a, comme le rappelle Ruedi Rohrbach, su diversifier ses sources d’approvisionnement. Le gaz représente 12% de l’énergie consommée dans le pays, dont seulement un quart provient de Russie.

En répondant à l’interpellation parlementaire du Zurichois Ulrich Schlüer (de l’Union démocratique du centre, UDC), le Conseil fédéral certifiait que «le conflit gazier de 2009 — tout comme celui de 2006 — n’avait eu à aucun moment une incidence directe sur la Suisse»14. Comment se fait-il alors que, dans le tout récent rapport sur la Stratégie énergétique 2050 15, le gouvernement continue d’évoquer le conflit gazier russo-ukrainien pour justifier, dans le cadre de sa politique extérieure, son soutien au TAP?

Pour le porte-parole de l’OFEN, Matthieu Buchs, il ne faut pas considérer l’approvisionnement en matière énergétique comme une tâche uniquement nationale: «Nous n’avons en Suisse pas la possibilité de stocker du gaz en quantité suffisamment importante, et nous avons donc besoin de collaborer avec l’Europe. L’ouverture d’un corridor gazier supplémentaire par le sud de l’Europe constitue une contribution décisive à la diversification de l’offre et à la sécurité de l’approvisionnement en Europe et, de ce fait, en Suisse également.» «La part de gaz naturel suisse est destinée à alimenter nos centrales à cycle combiné en Italie et à la commercialisation à des clients industriels aussi en Suisse», concède de son côté Richard Rogers, porte-parole d’Axpo. Le groupe alémanique possède des participations dans trois centrales à gaz (cycle combiné) en Italie 16. Ces dernières ont été acquises au début des années 2000 par EGL.

C’était l’époque où cette entreprise, mais également les autres principaux groupes électriques suisses (Alpiq, FMB, Repower, etc.) ont investi dans les centrales fossiles en Europe, avec des résultats douteux. Ce n’est alors pas un hasard si, en 2003, la société zurichoise manifeste sa volonté de construire le gazoduc trans-adriatique. Et ce n’est peut-être pas un hasard non plus si, entre 2002 et 2006, l’actuelle ministre de l’énergie, Doris Leuthard, siégeait dans le conseil d’administration d’EGL.

Et si la Confédération soutenait le TAP non pas pour des raisons de sécurité énergétique mais pour aider Axpo et ses centrales à gaz? Ce pipeline permettrait en effet de fournir les centrales italiennes de gaz à prix cassé par rapport au coût qu’Axpo doit payer sur le marché italien ou directement à Gazprom. Avec le gaz azéri, la pression économique qui écrase actuellement Axpo (La Cité n°10 / An II) se relâcherait. «Il est vrai que le projet est très important pour Axpo. Mais il l’est également pour la Suisse et l’Europe. Le TAP offre la liaison la plus directe pour acheminer en Europe le gaz naturel depuis la région caspienne. De ce fait, il contribuera à la diversification du portefeuille de gaz naturel et à la sécurité d’approvisionnement de l’Europe et, de ce fait, de la Suisse. Le soutien du Conseil fédéral, il faut l’analyser sous cet aspect-là», rétorque Richard Rogers.

En 2012, les entreprises suisses détenaient des participations dans seize centrales à gaz en Italie. Toutefois, les investissements italiens effectués ces dernières années n’ont pas été aussi rentables que prévu. Alpiq a déjà vendu ses participations tandis que les Forces motrices bernoises (FMB) annoncent, dans le rapport annuel 2012, que les centrales à gaz de Livorno Ferraris et de Tamarete ont généré des charges exceptionnelles 17.

Des centaines de millions ont été investis au cours des dix dernières années dans les centrales italiennes. Axpo produit, avec le gaz italien, environ 7000 gigawattheures d’électricité. Cela équivaut presque à la production d’électricité des trois plus anciennes centrales nucléaires en Suisse. Le soutien à un gazoduc et donc à des centrales à gaz à l’étranger pose des questions de nature écologique. Pierrette Rey, du WWF Suisse, rappelle qu’«au niveau international, le gouvernement suisse s’est engagé à respecter l’objectif de limiter le réchauffement climatique, mais dans la pratique, la Suisse fait le contraire en s’engageant en faveur de ce gazoduc.

À cela s’ajoute la situation des droits de l’Homme, préoccupante en Azerbaïdjan. Ce n’est donc pas une bonne idée que la Suisse y fasse du lobbying pour un groupe énergétique18».  Sans oublier les perspectives et les analyses d’experts indiquant que l’électricité produite par les énergies renouvelables sera à terme moins chère que celle fournie par les centrales à gaz.


1. En 2012, deux projets, l’italo-grec ITGI et le South East Europe Pipeline, ont été écartés.

2. Le consortium Nabucco est détenu par Bulgarian Energy Holding (Bulgarie), FGSZ (Hongrie), OMV (Autriche), Transgaz (Roumanie) et Botas (Turquie).

3. Axpo et Statoil possèdent le 42,2% de TAP, le 15,6% étant entre les mains du géant allemand E.ON.

4. Formé par le colosse britannique British Petroleum (BP), par la société azérie Socar, la norvégienne Statoil, la russo-italienne LukAgip et par la turque TPAO.

5. Il convient de rappeler que l’ex-chancelier allemand social démocrate Gerhard Schröder a été nommé en 2005 par Gazprom à la présidence du conseil de surveillance du consortium Northstream.

6. http://europa.eu/rapid/press-release_IP-12-937_en.htm? locale=en

7. Le consortium de construction des gazoducs Northstream et Southstream ont leur siège en Suisse, à Zoug. L’actionnariat de Northstreamest partagé entre: Gazprom 51%, Wintershall Holding Gmbh (BASF, Allemagne) 15,5%, E.ON (Allemagne), 15,5%, GDF SUEZ (France) 9% et Gasunie (Hollande) 9%. La capital de Southstream se répartit de la manière suivante: Gazprom 50%, ENI (Italie) 20%, EDF Groupe (France) 15%  et Wintershall Holding Gmbh (BASF, Allemagne) 15%.

8. Si TAP a choisi le canton de la Suisse centrale comme siège du consortium, Nabucco a établi le sien à Vienne: http://www.eda.admin.ch/eda/fr/home/recent/media/single.html?id=17831

9. […] La Suisse soutient officiellement le projet TAP, auquel participe la société suisse EGL, qui appartient au groupe Axpo, ainsi que l’entreprise norvégienne StatoilHydro. Ce projet prévoit l’ouverture d’un nouveau couloir d’approvisionnement [...], dans le but de diversifier l’approvisionnement en gaz en Europe et, partant, en Suisse. [...] Afin d’approvisionner durablement ce gazoduc, un contrat de livraison de gaz naturel a été conclu en mars 2008 entre EGL et NIGEC. Ce contrat est conforme au droit international et aux résolutions émises par l’ONU en la matière. En appuyant ce projet, la Suisse défend directement ses propres intérêts, puisque l’ouverture d’un quatrième couloir gazier contribuera à améliorer l’approvisionnement en Europe et, par conséquent, en Suisse aussi. Le dernier conflit gazier en date ainsi que ses répercussions sur un certain nombre de pays européens ont clairement mis en évidence l’importance de la stratégie suisse qui, avec le projet TAP, mise clairement sur la diversification.  http://www.admin.ch/ch/f/ff/2009/5673.pdf

10. Depuis l’Azerbaïdjan provient environ le 30% du brut importé en Suisse.

11. http://www.uvek.admin.ch/dokumentation/00474/00492/index.html?lang=fr&msg-id=42212

12. http://www.tageswoche.ch/de/2013_03/schweiz/500938/eine-schachtel-pralines-fuer-gas-aus-baku.htm

13. http://www.parlament.ch/d/organe-mitglieder/bundesversammlung/adressen-websites-fotos/Documents/parlamentarische-gruppen.pdf

14. http://www.parlament.ch/f/suche/pages/biografie.aspx?biografie_id=352

15. Suite à la crise russo-ukrainienne en 2009, l’Union européenne (UE) a constitué un «Groupe de coordination pour le gaz», qui assumera un rôle central à l’avenir pour maîtriser les situations de crise. De plus, à la fin de 2011, un nouveau règlement concernant l’approvisionnement en gaz naturel est entré en vigueur. L’objectif central de ce règlement réside dans la coordination, à l’échelle de l’UE, des plans d’urgence nationaux, lorsque les situations de crise ne peuvent plus être résolues par les mécanismes du marché. Dans ce contexte, les pays tiers ne seront pris en compte qu’en deuxième priorité en cas de crise, ce qui pourrait constituer un désavantage en matière d’approvisionnement également pour la Suisse. La Confédération examine une participation de la Suisse au mécanisme de crise de l’UE dans le domaine gazier. Afin de continuer d’augmenter la sécurité d’approvisionnement en gaz, il convient en outre de diversifier davantageles canaux d’approvisionnement. C’est pourquoi la Suisse soutient le projet Trans Adriatic Pipeline (TAP) dans le cadre de sa politique énergétique extérieure. À partir de 2017, ce projet doit permettre de transporter du gaz naturel en provenance d’Azerbaïdjan, en passant par la Grèce et l’Albanie, vers l’Italie et puis vers la Suisse: http://www.admin.ch/ch/f/gg/pc/documents/2210/Strategie-energetique-2050_Rapport-expl_fr.pdf

16. Notamment à Sparanise, en Campanie (La Cité n° 4 et n° 7/An II), Rizziconi, en Calabre, et à Ferrara, en Emilie-Romagne.

17. «BKW achète l’électricité produite dans ces installations au prix de revient. Or d’après une estimation actualisée de l’évolution du marché, les prix de revient de ces centrales devraient être à l’avenir supérieurs aux prix de marché réalisables, en dépit des provisions déjà constituées au cours de l’exercice précédent.» http://www.bkw-fmb.ch/etc/ml/repository/3_0_Ueber_uns/Unternehmen/investor_relations/download/finanzberichte/130314_bkw_webpdf_84.Download.pdf

18. Matthieu Buchs, de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN): «La position du Conseil fédéral, dans le cadre de la stratégie énergétique 2050, est claire en la matière. En renonçant au nucléaire, il sera nécessaire de développer temporairement la production d’électricité fossile jusqu’à ce que les besoins énergétiques puissent être intégralement couverts par les énergies renouvelables. Toutefois, le Conseil fédéral entend aussi respecter les objectifs qu’il s’est fixé en matière de politique climatique.»