Argentine: Berne classe une affaire pour blanchiment

Lazaro Baez, entrepreneur argentin proche de la présidente Cristina Kirchner (à gauche) © Keystone

Lazaro Baez, entrepreneur argentin proche de la présidente Cristina Kirchner (à gauche) © Keystone

Publié le 17 janvier 2015


Par Federico Franchini

Cela faisait vingt mois que les enquêteurs suisses tentaient de remonter à l’origine d'une vingtaine de millions de dollars déposés auprès de deux banques à Genève, vraisemblablement Lombard Odier et Safra Sarrasin. Une somme que la justice helvétique soupçonnait d’avoir été détournée au détriment de l’État argentin. Mais cette piste frauduleuse n’a pas pu être confirmée par les investigations. Et l’affaire a été classée.

Dans l’ordonnance de classement, que La Cité a pu consulter, on peut lire que l’enquête «n’a pas permis d’établir que les avoirs déposés en Suisse […] provenaient d’une quelconque infraction». Le Ministère public de la Confédération (MPC), qui avait ouvert une procédure pénale pour blanchiment d’argent en avril 2013, a dû se résoudre à clore le dossier, en décembre dernier. Cette décision nous a été confirmée par Jeannette Balmer, porte-parole du MPC.

Le séquestre des avoirs a été levé. En provenance de Panama, l'argent était réparti sur une dizaine de comptes ouverts dans deux établissements genevois. Selon les enquêteurs, à l’origine de ce transfert figure Lazaro Baez, un entrepreneur argentin proche de la présidente Cristina Kirchner et de feu son époux, Nestor. Il aurait transporté 55 millions d’euros en liquide en Uruguay dans un jet privé.

L’argent aurait ensuite pris le chemin de sociétés offshore aux Caraïbes, puis une tranche d'au moins 22 millions de dollars a poursuivi sa course vers des comptes en Suisse. L’enquête a dévoilé que cette somme a été transférée via des sociétés détenues par la famille de Lazaro Baez.

En mars 2014, le Tribunal pénal fédéral avait refusé un recours déposé par l’avocat genevois Maurice Harari contre la confiscation de certains comptes bancaires. Pour les juges de Bellinzona, le gel des comptes des était fondé «par les soupçons existant quant à l’origine criminelle de l’ensemble des avoirs [qui] y étaient déposés». Des soupçons que la collaboration avec les autorités argentines n’a pas permis de confirmer.

A ce jour, aucune explication n’a pu être donnée sur l’origine de 22 millions de dollars.

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